Augmentation des droits d’usage de la route : Une mesure salutaire du gouvernement pour une meilleure prise en charge de l’entretien des routes et de réhabilitation des pistes rurales par la SAFER Critiquée au départ les usagers adhèrent finalement à l’initiative

by Fana KADOASSO

Le mercredi 23 décembre 2020, le gouvernement avait annoncé, en conseil des ministres l’augmentation des frais d’usage au franchissement des postes de péage. Cette décision est effective depuis jeudi 18 mars 2021. Les pouvoirs publics justifient cette augmentation des frais de péage par la nécessité de combler l’écart constaté dans les ressources mobilisées et celles nécessaires pour le financement de l’entretien routier. Une initiative salutaire qui permettra à la SAFER de jouer  d’une manière efficiente et efficace son rôle, quand on sait que les ressources budgétaires totales mobilisées, se situent en moyenne autour de 17 milliards de francs CFA par an.  Il y a donc un gap de 13 milliards FCFA à combler.  Ce qui justifie à raison cette légère hausse des frais d’usage. Aujourd’hui les usagers ont compris le bien-fondé de cette décision et les polémiques stériles ont fait place à une adhésion totale.

Figés depuis près de 15 ans, les frais de péages ont connu depuis le 18 mars 2021 une hausse. Le gouvernement a augmenté les tarifs des contributions des usagers, afin de mieux assurer l’entretien et la modernisation du réseau routier, mais également la maintenance des postes. Selon les autorités, l’ajustement des contributions des usagers (engins à deux roues, tricycles, véhicules légers et poids lourds de toutes catégories), urge, du fait de l’important déficit observé chaque année au niveau du financement de l’entretien routier. « L’automatisation récente de nombreux postes de péages et la nécessité d’assurer une maintenance efficace conduisent le gouvernement à envisager un ajustement des contributions des usagers. Pour mémoire, chaque année, le besoin de financement pour l’entretien régulier des routes revêtues, non revêtues s’élève à environ 30 milliards de francs CFA tandis que les ressources budgétaires totales mobilisées se situent en moyenne autour de 17 milliards de francs CFA par an », indiquait le conseil des ministres qui poursuit  « Afin de combler cet écart, les tarifs des contributions des usagers (les engins à deux roues, les tricycles, les véhicules légers, les véhicules poids lourds de toutes catégories) seront ajustés d’ici les prochaines semaines afin de tenir compte des enjeux d’entretien et de modernisation de notre réseau routier. Il est à souligner que ces tarifs de péages n’ont pas connu d’augmentation depuis près de 15 ans », rapportait toujours le communiqué final.

La décision a pris effet depuis le jeudi 18 mars 2021 et selon la ministre des Travaux Publics, Mme Zouréhatou Tchakondo-Kassah-Traoré, le gouvernement, dès 2012 a créé la Société Autonome de Financement et d’Entretien Routier (SAFER) qui a pour principalement mission de mobiliser les ressources au niveau des péages et d’entretenir les routes déjà réalisées. La moyenne annuelle de ces ressources mobilisées représente à peu près 17 milliards par an et ces 17 milliards ne sont composés que de 25 % de droits de péage. Les 70% autres ne concernent que les droits d’assise sur les produits pétroliers. «  Donc, en réalité, c’est plus les droits d’assise sur les produits pétroliers qui contribuent mais déjà les 25 % que représentent les droits de péage, nous estimons que c’est important comme contribution des transporteurs et même des usagers de nos routes pour préserver ces acquis là et entretenir nos routes. De façon globale lorsque les évaluations sont faites par rapport à l’existant, il faut en moyenne par an 30 milliards de F CFA pour entretenir nos routes mais c’est seulement 17 milliards par an qu’on arrive à mobiliser. Et donc c’est des efforts supplémentaires que l’Etat déploie, que nous tous Togolais usagers des axes routiers, nous déployons pour pouvoir vraiment entretenir et maintenir la qualité de nos routes. Les tarifs qui sont en cours aujourd’hui au niveau de nos péages ont été fixés depuis 2006. C’est dire qu’il y a 15 ans, ces tarifs n’ont pas connu d’évolution ni de modification », a-t-elle fait savoir.

Une décision concertée et consensuelle

Le gouvernement n’a pris cette décision de manière unilatérale. Il a associé les syndicats des transporteurs aux discussions. Pour combler ce gap, il a réfléchi sur comment revoir ces tarifs et à la suite des échanges au sein du conseil des ministres, il a été opportun de réunir tous les transporteurs, notamment les syndicats, les faitières pour échanger sur cette possibilité et la faisabilité de l’augmentation de ces tarifs.  « (…) Nous avons eu plusieurs séances avec la Faitière Patronale Togolaise des Transporteurs Routiers pour échanger, pour expliquer, pour qu’on se comprenne avant toute chose. Après nos diverses rencontres avec la faitière, elle a trouvé qu’il était nécessaire qu’elle-même retourne à la base de Lomé à Cinkassé pour expliquer effectivement le bien-fondé de ces réajustements. Parce qu’ils ont compris qu’entretenir les routes c’est bien normal et quand on regarde le cout annuel qui s’élève à 30 milliards et que de l’autre côté on a que 17 milliards mobilisés et que la participation des transporteurs est estimée à 1/4. Donc, ils ont compris qu’effectivement c’est normal que les tarifs qui sont restés figés depuis 15 ans et l’idée de l’Etat de faire cette modification tarifaire est justifiée. Aujourd’hui, c’est chose faite. Nous sommes en harmonie, et le gouvernement, et la faitière qui regroupe les syndicats, se sont compris et tout le monde a jugé nécessaire cette modification tarifaire », a déclaré le ministre des Transports Routiers, Aériens et Ferroviaires, El-Hadj Affoh Atcha-Dédji.

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Le bien-fondé de cette décision

Le secteur de l’entretien routier est caractérisé par des besoins immenses d’entretien routier du fait que le réseau routier est vieux et connait des dégradations avancées et généralisées. Il couvre les routes revêtues et non revêtues, pistes rurales et voiries urbaines des villes. Ainsi pour entretenir régulièrement les routes, revêtues ou non, l’Etat a besoin chaque année d’environ 30 milliards FCFA. Mais les ressources totales mobilisées annuellement se situent en moyenne autour de 17 milliards par an. D’où la nécessité d’augmenter sensiblement les tarifs. Ce qui justifie l’augmentation des droits d’usage de la route. En augmentant les frais de franchissement au poste de péage le gouvernement cherche à épargner les usagers de la route à certaines maladies liées au mauvais état de la route.

Il faut voir le bénéfice que les usagers tirent. Lorsqu’on paie les frais de péage, ça permet à la SAFER de disposer des moyens conséquents pour entretenir les routes et réhabiliter les pistes rurales. Une fois qu’une route est bien entretenue, elle est améliorée et elle devient  moderne. Ce qui permet aux usagers faire des économies sur l’entretien de leurs véhicules, d’amortir vite le coût du véhicule, le coût de la consommation du carburant et l’usure des pièces. Au finish, c’est l’usager qui en sort gagnant. Aujourd’hui les usagers de la route ont compris et adhèrent à l’initiative. Nous en voulons pour preuve les longues files des usagers qu’on observe au niveau de tous les postes de péages.

Pour mémoire, la SAFER se charge du recouvrement des droits d’usage de la route et de la mobilisation des ressources sur les produits pétroliers afin de financer des travaux d’entretien périodique et courant du réseau routier qui s’estiment aujourd’hui autour de 11 780km sans intégrer les nouvelles routes et pistes en construction. En quatre années, l’entretien routier au Togo a connu une avancée significative. Ces résultats à l’actif de la SAFER en si peu de temps sont satisfaisants. Plus de 1500 milliards FCFA ont été investis dans le secteur des infrastructures routières de 2005 à 2020, et le gouvernement a récemment mis le cap sur l’automatisation des dispositifs de péages sur le territoire.

Les nouveaux tarifs aux postes de péage

Deux roues : 50 F CFA

Tricycle : 100 F CFA

Véhicules légers : 500 F CFA

Mini bus de 9 à 15 places : 600 F CFA

Autocars/bus : 1500 F CFA

Poids lourds à 2 essieux : 2500 F CFA

Poids lourds à 3 essieux : 3000 F CFA

Poids lourds à 4 essieux : 3500 F CFA

Poids lourds à 5 essieux et plus : 5000 F CFA

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