Face aux allégations de tout genre, le PDG Mahamadou Bonkongou, éclaire l’opinion et exprime sa volonté de révolutionner le continent

by Fana KADOASSO

En conférence de presse devant les journalistes Burkinabés, Guinéens, Béninois et togolais le samedi 2 octobre 2021 à Ouagadougou, M. Mahamadou Bonkoungou, PDG du groupe EBOMAF a éclairé la lanterne de l’opinion sur l’origine de sa prospérité, battant ainsi en brèche les allégations selon lesquelles l’ascension du Groupe EBOMAF est due aux rapports qu’il entretenait  avec l’ancien président Blaise Compaoré, son frère François ou encore le Général Gilbert Diendéré et certains chefs d’état africain. Parlant des services que sa compagnie aérienne Liza Transport international (LTI) rend à la présidence du Faso, depuis la panne du Pic du Nahouri, le magnat burkinabé a fait savoir que son groupe n’a aucun intérêt d’empêcher le gouvernement burkinabè d’acheter un aéronef ou de ne pas réparer l’aéronef existant avant de revenir sur les péripéties de l’entrée du Groupe EBOMAF en terre guinéenne où il dit avoir été victime d’un abus de confiance de la part des autorités.

Table d’honneur, (on reconnaît 2ème à gauche, le PDG de EBOMAF) entouré de ses collaborateurs lors de la conférence de presse

Discret en matière de communication, les allégations mensongères qui portent à croire que l’ascension du Groupe EBOMAF et  la création de la compagnie d’affaires, Liza Transport international, seraient respectivement dues aux rapports de son fondateur avec l’ancien président Blaise Compaoré, son frère François ou encore le Général Gilbert Diendéré, le président déchu, Alpha Condé,  puis d’autres chefs d’état africains, ont fait sortir le PDG Mahamadou Bonkoungou de son silence. En conférence de presse tenue le samedi à Ouagadougou, devant les professionnels des médias venus du Benin, de la Guinée, du Togo et ceux du Burkina, celui-ci a battu en brèche tous ces propos qualifiés d’infondés avant de donner la vraie version. Le PDG de EBOMAF a aussi  réfuté les accusations d’une certaine opinion burkinabé qui estime qu’il s’en sort bien avec  sa compagnie aérienne Liza Transport international (LTI) qui loue ses services à la présidence du Faso, depuis la panne du Pic du Nahouri. M. Bonkoungou est revenu sur les péripéties de l’entrée du Groupe EBOMAF en terre guinéenne où il dit avoir été victime d’un abus de confiance de la part des autorités.

Les allégations l’ascension du Groupe EBOMAF et  la création de la compagnie d’affaires, Liza Transport international

Sur ce sujet, le PDG Mahamadou Bonkoungou a révélé à la presse que son entreprise, créée dans sa ville natale Dédougou, le 6 septembre 1989, alors qu’il n’avait que 23 ans, est le fruit d’un travail acharné.  « Les Burkinabè ont pas passé leur temps à m’accuser d’être un prête-nom. Ils ont dit que la société EBOMAF appartient à Blaise Compaoré, à François Compaoré, à Gilbert Diendéré. Quand Blaise et François ont quitté le Burkina Faso, ils se sont retournés vers Gilbert Diendéré. Dieu dans sa puissance, Gilbert Diendéré a été arrêté. Et la société EBOMAF ne fait que fleurir. Vous n’avez plus de raison de dire que cette société appartient à quelqu’un d’autre. La prospérité du groupe EBOMAF continue de galoper. Au Bénin, a-t-il poursuivi, ils ont dit que le groupe appartient à Yayi Boni et que le jour où il ne sera plus au pouvoir ils allaient piller les bulldozers. Yayi Boni est parti. Nous sommes toujours au Bénin. Mes relations avec le président Patrice Talon sont au beau fixe », a clarifié l’homme d’affaires qui rappelle qu’EBOMAF ne soutient pas d’opposants politiques. « EBOMAF n’a aucun intérêt à soutenir un opposant qu’il soit béninois, burkinabè, guinéen, etc. Nous sommes une société à but lucratif et nous travaillons avec ceux qui sont au pouvoir. Nous n’avons pas de raison d’utiliser notre argent pour déstabiliser un régime quel qu’il soit », conclut-il.

Encore faut-il préciser que cette conférence de presse fait suite à des propos tenus par des journalistes dans la chronique « Les grandes gueules » diffusée sur la chaîne guinéenne Espace TV. Le groupe a qualifié d’allégations ces propos qui tendent à établir une éventuelle collusion entre l’homme d’affaires et le président déchu, Alpha Condé, dans la création de la compagnie d’affaires, Liza Transport international.

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Les journalistes

Les péripéties de l’entrée du Groupe EBOMAF en guinée

En effet, entreprise adjudicataire des travaux d’aménagement et de bitumage de la route Kankan-Kissidougou longue de 194 km, EBOMAF n’a pas achevé ce chantier visant à relier la Haute-Guinée à la Guinée-Forestière. Que s’est-il passé ? Selon Mahamadou Bonkoungou, la première connexion entre EBOMAF et la république de Guinée remonte à 2012. L’entreprise propose à l’Etat de financer et d’exécuter des travaux routiers. Le ministre des travaux publics, d’alors, Ousmane Ba, exige à l’entreprise des preuves de son expertise. Une mission est vite organisée par le groupe EBOMAF. A bord d’un avion de la filiale Liza Transport international, le ministre Ba se rend à Ouagadougou puis au Togo, où il visite de grands chantiers du groupe.

De retour dans son pays, le ministre fait un rapport au gouvernement et les premiers responsables d’EBOMAF sont invités à Conakry. Au cours de leur séjour, les hôtes du président Alpha Condé visitent deux tronçons Kankan-Kissidougou et Kankan-Mandiana. En avril 2012, le groupe fait une offre de partenariat public-privé à l’Etat guinéen pour la construction des deux routes. L’offre consiste à trouver les financements, à exécuter les travaux et à faire payer par l’Etat les coûts des travaux sur une certaine période. Le 30 décembre 2013, les marchés sont approuvés. La construction de la route Kankan-Kissidougou, longue de 194 km, pour un coût de 305 millions d’euros est attribuée entièrement au groupe EBOMAF. Mais pour la construction de la route Kankan-Mandiana pour 184 millions d’euros, l’Etat guinéen décide d’associer au groupe, l’entreprise Guiter. EBOMAF est le chef de file de ce groupement avec une part de 51%. « Guiter est une société qui n’a aucune expérience dans les grands travaux. Il nous revenait donc de travailler avec elle et la former pour l’exécution des travaux », précise Mahamadou Bonkoungou. « Nous nous sommes directement engagés à doter la Guinée d’équipements conséquents pour l’exécution des travaux des deux routes simultanément (…) Nous avons investi 45 à 50 millions d’euros dans l’équipement acheminé du port de Conakry à Kankan », explique le P-DG d’EBOMAF qui soutient qu’une centaine d’ouvrages ont été construits entre Kankan-Kissidougou.

Les règles du jeu changent

L’homme d’affaires dit avoir été surpris d’entendre, le jour du lancement simultané des travaux des deux routes, que la présidence de la Guinée ne voulait pas lancer les travaux de construction de la route Kankan-Mandiana. Dans le même temps, Mahamadou Bonkoungou est convoqué par le ministre des Finances de l’époque, Mohamed Diané, qui lui propose de scinder le marché Kankan-Kissidougou en deux : une tranche ferme de 65 millions d’euros et une tranche optionnelle de 240 millions d’euros. Mais le P-DG d’EBOMAF refuse la proposition. « J’ai appris par la suite que l’entreprise Guiter est en train d’exécuter les travaux de la route Kankan-Mandiana. Ce n’est pas juridiquement acceptable. Depuis la signature des marchés jusqu’à maintenant, le président Alpha Condé et moi n’en avons plus parlé », a-t-il déclaré avant d’expliquer par la suite avoir signé la tranche ferme de 65 millions d’euros proposée par le ministre Mohamed Diané. Ce dernier a justifié cette situation par le fait que le Fonds monétaire international avait mis un veto sur les contrats.

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Les collaborateurs du PDG EBOMAF

Travaux exécutés à 90%

« Les travaux de cette tranche de 65 millions d’euros ont été exécutés à 90%. Les quantités représentant les 65 millions correspondent à 12 km et nous avons réalisé 20 km d’ouvrages plus les terrassements. Au moment où nous avons passé une dizaine de mois à concasser le gravier et à rassembler le sable, et qu’on a importé depuis l’Europe 50 containers de bitume, tout l’équipement de la pose de l’enrobé était là. Guiter a entamé une autre démarche pour la construction de la route. Les autorités guinéennes m’ont dit que je pouvais le laisser faire. J’ai signé un chèque de 15 milliards de francs guinéens que j’ai remis à l’entreprise Guiter. On leur a remis les 50 containers, le gravier concassé, le sable. Et c’est à ce moment qu’ils nous ont autorisés à enlever notre matériel », a déclaré Mahamadou Bonkoungou. Cette conférence a permis au PDG du groupe EBOMAF de révéler son groupe a perdu plus d’une centaine de millions d’euros (environ 65 milliards de francs CFA) dans l’exécution de travaux routiers au pays de Sékou Touré et que l’État guinéen à travers la présidence du Pr Alpha Condé a des factures impayées de 20 millions d’euros soit 13 milliards FCFA.

S’adressant à ses détracteurs, l’entrepreneur maintient qu’il n’a jamais remis en cause sa connexion avec Alpha Condé, qu’il considère comme un grand frère, un panafricaniste qu’il dit apprécier. Mais une chose est sûre, il estime avoir été victime d’un abus de confiance de l’Etat guinéen qui « n’a pas respecté ses engagements ». D’ailleurs l’homme d’affaires menace de poursuivre l’Etat guinéen pour non-respect de ses engagements.

Affaire Liza Transport international (LTI) qui loue ses services à la présidence du Faso, depuis la panne du Pic du Nahouri

En ce qui concerne les accusations portant sur sa compagnie aérienne Liza Transport international (LTI) qui loue ses services à la présidence du Faso, depuis la panne du Pic du Nahouri, le président directeur général du groupe EBOMAF explique,  « EBOMAF n’a aucun intérêt d’empêcher le gouvernement burkinabè d’acheter un aéronef ou de ne pas réparer l’aéronef existant. Même si le gouvernement burkinabè voudrait réparer son Boeing 727, le Pic du Nahouri, il ne pourrait pas. Je connais les avions. Le Pic du Nahouri est en fin de vie. Les autorités burkinabè ont trop forcé avec cet avion qui était en fin de vie, il y a dix ans. C’est parce que c’est irréparable que le gouvernement ne le répare pas. C’est ce que je crois. Je ne suis pas la voix la plus autorisée mais je crois que c’est cela la principale raison », a –t-il déclaré. A l’en croire, il est plus cher pour un Etat de disposer d’un aéronef présidentiel, entretenu chaque année, que de le louer. « Je défie quiconque de me dire le contraire. Je gère dix avions et je sais ce que ça coute. La Guinée, le Bénin et le Togo n’ont pas d’avion présidentiel. La Côte d’Ivoire, elle, en a », a-t-il indiqué.

Pour le PDG de EBOMAF, l’une des raisons qui empêchent également les Etats d’acquérir des aéronefs est liée à la qualification du personnel. « Le Boeing 727 est comparable à la Peugeot 404. C’est un avion mécanique, c’est-à-dire qu’il n’est pas bourré d’électronique. Nos pilotes ici à la base aérienne sont formés pour ces avions. C’est pareil au Togo, mon pays adoptif, au Bénin, en Guinée et dans beaucoup d’autres pays. Nos pilotes sont qualifiés sur les Boeing 727 mais pas sur les Airbus A319, 320, 321 qui ne sont bourrés d’électronique. Avant qu’un Etat ne pense à acquérir ce type d’avion, il devra former le personnel de maintenance et qualifier les pilotes. Aucune rubrique des budgets des Etats ne prévoit ces dépenses », précise-t-il avant de poursuivre,  « Aucune aviation dans le monde n’est rentable. Air France et toutes les compagnies comme Air Cote d’Ivoire et Air Burkina vivent sous perfusion des Etats. Liza Transport aussi est sous perfusion du groupe EBOMAF. Sans le groupe, Liza Transport n’aurait pas tenu même une journée ».

« Je ne prends pas de milliards avec le gouvernement burkinabè. Ce que le gouvernement burkinabè paye… Vous savez, l’avion n’est pas une voiture. Lorsque le président du Faso est dans un avion de la compagnie LTI, la Régie administrative chargée de la gestion de l’assistance en escale (RACGAE), qui vient avec la petite machine pour pousser l’avion sur la piste, est payée par Liza Transport. L’autorisation de survoler le Burkina Faso est aussi payée par Liza Transport. Le parking du pays où va le président du Faso est aussi payé par Liza Transport. Le kérosène est payé par Liza Transport. Les milliards servent à payer tout cela. Ça ne va pas dans les poches de Monsieur Bonkoungou. Et ces mêmes dépenses sont obligatoires même s’il s’agit d’un avion présidentiel », ajoute-t-il.

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vue partielle d’autres journalistes

Pour finir, M. Mahamadou Bonkoungou, PDG du Groupe EBOMAF a fait savoir qu’aucune réussite n’a de secret que ce soit la sienne ou celle des autres. La réussite selon son entendement est l’œuvre combinée de la détermination, associée à l’intelligence et au respect des engagements souscrits. Ce dernier point, qui concerne le respect de « la parole donnée», constitue pour lui un acte fort pour toute personne qui veut réussir sa vie.

En rappel, créé le 6 septembre 1989, EBOMAF exerce dans plusieurs secteurs d’activités : les bâtiments et travaux publics, les assurances, la banque, l’industrie, la grande distribution l’aviation d’affaires, la pêche, les mines. Elle détient deux permis d’exploration au nord de la Guinée. Le groupe emploie 20 000 personnes et génère un chiffre d’affaires de plusieurs centaines de milliards de francs CFA.

                                                      afriquemedia.info avec faso.net

 

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