Monde de travail/ Le gouvernement entend relever les défis : le ministre Gilbert Bawara annonce la tenue d’un forum sur le syndicalisme et le dialogue social

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Le monde entier a célébré le dimanche 1er mai 2022, la Journée internationale du travail. Au Togo, la troisième année consécutive, cette commémoration s’est déroulée dans un contexte d’exception, marqué par la pandémie liée à la COVID-19 ainsi que les conséquences du conflit russo-ukrainien. Loin d’être un traditionnel défilé, c’est plutôt une rencontre entre gouvernement, patronat et organisations syndicales, qui s’est déroulée dans la salle de réunion de la SAZOF à Lomé. Occasion pour les centrales syndicales de présenter le cahier des doléances des travailleurs résumées en 5 points. Les secteurs de l’éducation et de la santé figurent en premier place dans les doléances. Le gouvernement dit à travers son ministre togolais de la fonction publique, Gilbert Bawara prendre acte des doléances soumises.

Les travailleurs togolais, à l’instar de ceux des autres pays du monde entier, ont observé, dimanche 1er mai, la Journée internationale du travail. Au Togo, pour la troisième fois consécutive, cette journée se célèbre dans un contexte d’exception dû à la pandémie au Covid-19. A cette occasion, le gouvernement et les centrales syndicales se sont retrouvés dans la salle de réunion de la Sazof pour la remise du cahier de doléances.

Parlant au nom des secrétaires généraux des centrales syndicales du Togo, le secrétaire général de l’Union Nationale des Syndicats Indépendants du Togo (UNSIT), porte-parole de la Coordination des Centrales Syndicales du Togo (CCST), M. Vissikou Senouvo, a salué l’esprit des actions du gouvernement pour relever le défi sanitaire et rendre le pays socio économiquement résilient. « Les Confédérations syndicales du Togo se félicitent que le gouvernement se soit investi et ait engagé des discussions courageuses dans les secteurs de l’éducation et de la santé ; ait imprimé une dynamique aux questions d’allocations de départ à la retraite dans la fonction publique ; se soit engagé dans l’extension de la couverture maladie à tous ; ait regardé de près les nombreux problèmes liés à la non-application de la législation sociale dans la plupart des entreprises et sociétés privées ; et enfin qu’il ait prêté oreille aux cris de détresse des travailleurs et leurs familles secouées par l’augmentation insoutenable de la cherté de la vie », a-t-il déclaré.

M. Senouvo a cependant relevé qu’il n’en demeure pas moins vrai que les approches de solutions ont malheureusement donné des résultats en deçà de la satisfaction totale pour tous. « C’est un constat que chacun peut faire avec un moindre effort d’objectivité. A l’occasion de cette tradition annuelle de remise de cahier de doléances du 1er mai, les premiers responsables des organisations de travailleurs, se feraient un tort de verser dans la langue de bois en s’autocensurant dans la communication des doléances et des ressentis des travailleurs et travailleuses au gouvernement à la fois employeur, garant de la loi et du bien-être général, et aux employeurs », a-t-il ajouté.

Les doléances des centrales syndicales en cinq points

« Les organisations syndicales sollicitent plus de moyens, afin de mieux prendre en main les problèmes de l’éducation et de la santé à travers une éducation ouvrière approfondie et continue ; les retraités de la fonction publique expriment leurs frustrations quant à la catégorisation de fait dans le règlement des indemnités de départ à la retraite. Nous demandons que le paiement de ces indemnités de départ à la retraite soit harmonisé ; les confédérations syndicales quand bien même elles saluent l’élargissement de la couverture santé à tous, s’estimant écartés du processus, l’élaboration des textes n’ayant pas été l’œuvre du conseil d’administration, leur révision ne saurait se faire avec leurs seuls représentants au conseil d’administration de l’institution ; les dockers professionnels du Port Autonome de Lomé, notamment ceux affectés à LCT, de même que les travailleurs employés par les églises, et bien d’autres travailleurs du secteur privé, continuent d’exercer en marge de la législation du travail. La révision peu consensuelle du Code du Travail n’a fait qu’aggraver leurs situations : en témoigne le nombre de licenciements depuis la promulgation de ce nouveau texte ; et enfin, les Centrales syndicales ont acté les mesures gouvernementales pour atténuer la cherté de la vie. Toutefois, ces mesures restent partielles et insuffisantes. Les approches de solutions doivent aller plus loin, jusqu’au relèvement des pensions surtout et des salaires », a fait savoir M. Senouvo.

Le président du Conseil National du Patronat, M. Coami Sedolo Tamégnon, a salué tous les efforts du gouvernement visant à améliorer les conditions de vie des travailleurs, d’une part et d’autre part, à assurer l’amélioration du climat des affaires. Il a encouragé ce dernier à faire davantage, en accordant plus de moyens au secteur privé pour son épanouissement et émancipation, en vue de lui permettre de contribuer plus efficacement à la lutte contre la vie chère aux côtés des autorités publiques. Aussi, a-t-il relevé certains problèmes majeurs qui persistent jusqu’à ce jour et qui ne contribuent pas à rassurer les opérateurs économiques, aussi bien togolais qu’étrangers, malgré tous les efforts consentis pour faire du Togo un pays attractif. Il s’agit, en tête de liste, de l’épineuse question du foncier qui sape plusieurs projets agricoles et autres initiatives pour lesquelles l’acquisition des terres devient problématique. M. Tamégnon a mentionné la question de la qualité de la formation dans les établissements scolaires, universitaires et professionnels, qui reste un souci majeur causant un grand préjudice aux entreprises et au pays, sans oublier la pression fiscale forte et pesante, ainsi que la concurrence déloyale. En référence aux mesures annoncées par le chef de l’Etat, le patronat compte poursuivre le plaidoyer, en vue d’obtenir des dispositions additionnelles en faveur des entreprises, notamment les PME/PMI qui constituent un vecteur majeur dans les filets sociaux.

En réponse aux doléances formulée par les centrales syndicales et les attentes du secteur privé, le ministre de la Fonction publique, du Travail et du Dialogue social, M. Gilbert Bawara, a tout d’abord salué la mobilisation et le labeur de tous les travailleurs togolais qui, malgré les conditions et les circonstances très difficiles liées notamment à la crise sanitaire et la conjoncture économique mondiale, ont permis au pays d’enregistrer des progrès très importants. Il a ensuite de mentionner les efforts considérables consentis par le gouvernement dans tous les secteurs de la vie. Par exemple, au niveau de l’agriculture, ces dernières années, les prix des engrais sont subventionnés pour permettre à l’agriculture d’être plus productive.

Gilbert Bawara a réaffirmé la volonté du gouvernement à répondre aux attentes exprimées par les concitoyens avant d’inviter les syndicats à toujours privilégier la voie du dialogue et la concertation. Il les a exhortés vivement à être attentifs au respect des lois et des textes régissant le travail dans le pays.

Annonce de l’organisation d’un forum sur le syndicalisme et le dialogue social

Dans la foulée, le ministre de la Fonction Publique et du Travail, a annoncé aux travailleurs que le gouvernement envisage organiser, avant la fin du mois de mai 2022, un forum sur le syndicalisme et le dialogue social. Ce forum, qui se tiendra à l’intérieur du pays, bénéficiera de la participation et de la contribution des bureaux de l’Organisation Internationale du Travail (BIT) à Abidjan et Dakar, ainsi que de la présence d’une délégation du BIT à Genève. Ce forum, qui débattra du syndicalisme, de la liberté syndicale et de l’exercice du droit de grève, entend corriger les nombreux manquements constatés lors de l’organisation des grèves. Le gouvernement réfléchit également pour encourager le comité de suivi et d’évaluation mis en place au niveau du secteur de l’éducation, conformément au protocole d’accord d’avril 2018 et du mémorandum d’entente du 10 mars 2022, afin qu’il puisse prendre des initiatives au niveau de chaque Région. Il s’agira d’aller à la rencontre de tous les acteurs du système éducatif, d’abord les enseignants eux-mêmes, les chefs d’établissement, en associant les autorités locales, notamment les chefs cantons, les responsables des communes et les associations des parents d’élèves, pour partager le contenu de ce protocole d’accord et du mémorandum d’entente.

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