Accès universel à l’électricité : l’Uemoa adopte une stratégie de Développement de pôles énergétiques

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Le Conseil des ministres de l’Uemoa a adopté une stratégie de développement de pôles énergétiques (Sdpe) pour la période 2022 à 2033. Celle-ci a été présentée, lundi 14 novembre 2022 à Ouagadougou, aux médias au cours d’un atelier de sensibilisation des journalistes sur le Cadre d’actions prioritaires 2021-2025 de la Commission de l’Uemoa.
Les pays de l’espace Uemoa sont confrontés à plusieurs défis dans le secteur de l’électricité. Selon le directeur de l’Energie et des Mines de la Commission de l’Uemoa, la demande d’électricité croît rapidement avec une offre non diversifiée qui a du mal à suivre la cadence de progression des besoins. « On a une demande très forte, qui sur les dix dernières années croît de 14 % tandis que l’offre a seulement évolué de 8 % sur la même période, d’où un gap », a indiqué Lassané Ouédraogo.
La puissance installée nécessaire sera de 25 219 mégawatts (MW), soit 4,5 fois la puissance disponible en 2020 qui était de 5 558 MW, d’où un besoin de développement des capacités de production, de transport et de distribution électrique dans l’Union de manière concertée, a relevé le directeur de l’Energie et des Mines de Commission de l’Uemoa. En plus de l’accès très faible à l’électricité, le réseau de distribution s’avère vétuste. A cela s’ajoutent une transition énergétique qui laisse à désirer et une production beaucoup plus basée sur les énergies fossiles. Une revue des ressources dans l’espace Uemoa, informe Ouédraogo, a permis de noter que les pays membres ont un potentiel énorme de pétrole, de gaz et charbon et de ressources hydrauliques pour la production de l’électricité ainsi que des ressources renouvelables hors hydroélectricité (solaire, éolienne et biomasse).
Trois pôles énergétiques ont été identifiés : le pôle Côte d’Ivoire, Niger et le Sénégal. Ces pôles s’appuient sur les ressources hydrauliques, gazière, solaire et en biomasse des pays, membres de l’UEMOA. Le pôle Côte d’Ivoire intègre la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Burkina Faso, le Mali et le Togo. Le pôle Niger est constitué des pays tels que le Niger, le Bénin, le Burkina Faso et le Togo et le pôle Sénégal a pour zone d’influence le Sénégal, la Guinée Bissau, le Mali et les pays voisins non membres de l’Uemoa.
Deux actions majeures

La stratégie de développement de pôles énergétiques dans l’espace Uemoa (Sdpe) adoptée le 30 septembre 2022 par le Conseil des ministres, « vise à mettre en valeur les ressources énergétiques là où elles sont abondantes en vue de réaliser des économies d’échelle et de tirer profit des avantages comparatifs des différentes sources de production ». Il est question de disposer à l’horizon 2033 « des pôles énergétiques viables et durables qui sont alignés sur les meilleures pratiques avec un mix énergétique optimal s’appuyant sur des partenariats efficaces, pour un accès universel à l’électricité ».
La mise en œuvre de cette vision s’articule autour de cinq (5) axes stratégiques à savoir le renforcement des cadres institutionnel et réglementaire du secteur de l’électricité ; la valorisation du potentiel des ressources énergétiques disponibles, le renforcement des réseaux de transport et l’interconnexion de tous les pays de l’Union, le développement de la production d’électricité en qualité et quantité suffisantes et à moindre court pour l’ensemble des acteurs économiques, la mobilisation des financements innovants et concessionnels pour la mise en œuvre du développement des pôles énergétiques.
Des projets prioritaires des pôles énergétiques ont été retenus pour la période 2022-2026. Sur 171 des projets, 93 ont des financements acquis pour un montant global de 5 823 milliards FCFA et 78 projets sont en recherche de financement pour un montant global de 5.700 milliards FCFA. Selon Lassané Ouédraogo, la puissance totale à développer sur la période 2022-2026 est de 7 603 MW dont 3 245 MW pour le pôle Sénégal, 2501 MW pour le pôle Côte d’Ivoire, et 1 858 MW pour le pôle Niger. S’agissant des énergies renouvelables, indique-t-il, 17 projets de construction de centrales solaires sont en recherche de financements de 614 milliards FCFA.
Au titre du CAP 2025, le directeur de l’Energie et des Mines a souligné deux actions majeures pour l’accompagnement de la stratégie. Il s’agit pour la période 2022-2025 de l’appui à la mobilisation des Fonds et à la réalisation des projets des pôles énergétiques pour un montant de 4, 171 milliards FCFA et l’appui à la réalisation de mini-centrales solaires dans les Etats membres pour un montant 15, 029 milliards FCFA. La mise en œuvre de la SDPE contribuera à améliorer l’accès à l’énergie aussi bien pour les ménages que pour les entreprises et ainsi à booster les activités économiques et créer des emplois.

www.afriquemedia.info, source : www.24haubenin.bj

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