Apothéose de la fête traditionnelle Adossa-Gadao à Sokodé : le peuple Tem a renoué une fois encore avec leur tradition sous le signe de la cohésion sociale

0
582
Spread the love

Les filles et fils de la préfecture de Tchaoudjo ont célébré ce 14 janvier 2023, à Sokodé, l’édition 2023 de leur fête traditionnelle Adossa-Gadao. Une fête qui a drainé une foule immense sur le terrain municipal de la ville s’est déroulée en présence du ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et du développement des territoires, M. Payadowa Boukpessi, représentant personnel du Chef de l’Etat, des membres du gouvernement, des députés à l’Assemblée nationale, des maires, des cadres de Tchaoudjo et des chefs traditionnels et religieux.

Le peuple Tem a célèbré sa fête traditionnelle Adossé-Gadao, édition 2023, une rencontre culturelle qui reste l’expression d’une valeur identitaire du peuple Tem. La cérémonie est rehaussée par la présence du représentant du chef de l’état, le ministre d’état Payadowa Boukpessi en charge de l’administration territoriale, de la décentralisation et du développement du territoire, des membres du gouvernement, des députés à l’Assemblée nationale, des maires, des cadres de Tchaoudjo et des chefs traditionnels et religieux. Fier de leur origine, vieux et jeunes sur les traces de leurs ancêtres, renouent donc avec la tradition.

Placée sous le thème : « Renforcer la cohésion sociale face à l’extrémisme violent de l’heure, pour le développement de Tchaoudjo », l’édition 2023 de la fête traditionnelle Adossa-Gadao a connu une forte mobilisation des filles et fils de Tchaoudjo.

En effet, Adossa-Gadao est la fusion de deux fêtes communautaires, à savoir Gadao, la fête des moissons chez les Tem. Cette fête rappelle l’épopée des Gourma installés depuis le 17e siècle dans les montagnes de l’Atakora pour fonder le village de Tabalo.

Ils se sont assimilés linguistiquement aux autochtones pour former le clan Mola avant de se répandre dans la plaine pour fonder les villages de Kpangalam, Tchavadi, Kadambara, Kparatao, Yélivo, Bruni, Dibouidè et un peu plus au nord Kigbafilo et Daoudè. Au bout de quelques générations, tous ces peuples sont devenus les mêmes, parlent la même langue mais ont gardé leur identité et se distinguent seulement par leur clan. Tabalo est donc le village où s’installa Gadao qui reste toujours l’ancêtre des Mola. Ce village est situé au nord-ouest entre Sokodé et Bassar.

L’ancêtre Gadao aurait disparu de façon mystérieuse. D’après la tradition, il rassembla un jour, ses fils et leur annonça qu’il est temps, qu’il rejoigne ses ancêtres dans l’au-delà. A ces paroles, il commença à s’enfoncer en terre. Les enfants se précipitèrent pour le retenir, malheureusement, ils ne purent sauvegarder que le chapeau royal grâce à l’alerte de sa dernière épouse du clan Daro.

Cet endroit est devenu un point d’eau intarissable. Ainsi, tout nouveau chef supérieur (OURO-ESSO) est, à partir de ce moment, lavé de cette eau à son intronisation afin de bénéficier des pouvoirs du patriarche Gadao. Dès lors, ce mystère se célèbre tous les ans pour lui rendre hommage et remercier Dieu pour les bonnes récoltes.

Adossa, quant à elle, est la danse des couteaux. Une fête qui se déroule au cours du 3e mois lunaire islamique « GAANI » qui signifie en Tem, mois de réjouissance pour célébrer l’anniversaire de la naissance du prophète Mahomet (SAW).

L’histoire religieuse révèle que le dernier prophète Mahomet, allait naître Israélien ou Juif. Mais au grand étonnement des Juifs et des Israéliens qui attendaient cet important événement, il naquit Arabe. Une grande jalousie s’installa alors dans les rangs vis-à-vis des Arabes Musulmans. Ces derniers pour protester, ont manifesté de diverses manières afin de montrer leur colère et leur bravoure; d’où la danse avec les sabres et les couteaux. Cette tradition est introduite à Tchaoudjo depuis bien longtemps par les Touré et Traoré venus du Mali.

A l’occasion, le représentant du gouvernement, Mme Rose Kayi Mivedor, épouse Sambiani, ministre de la Promotion de l’Investissement, a souligné que dans un contexte sécuritaire sensible marqué par des attaques terroristes contre certaines localités de notre pays, le thème choisi pour cette édition de la fête Adossa-Gadao vient à point nommé.

« Vaillante population de Tchaoudjo, permettez-moi d’abord de présenter au nom du chef de l’état, Son Excellence Monsieur Faure Essozimna Gnassingbé et du gouvernement, les vœux de santé, de paix et de prospérité. La fête qui nous rassemble ici, est une parfaite illustration, de l’harmonie et de l’unité qui puisse exister entre des communautés d’origine diverse qui cohabite pacifiquement dans le même terroir devenu à jamais une ère culturelle unique et partagée par tous. Le thème que vous avez choisi pour cette édition Adossa-Gadao vient à point nommé. Aujourd’hui plus que jamais, nous devons renforcer la cohésion sociale et cultiver le dialogue interculturel face à l’extrémisme violent pour le développement de Tchaoudjo. C’est le lieu de nous inviter nous tous à se mobiliser derrière le chef de l’état qui déploie des efforts colossaux aussi bien sur le plan national que régional pour préserver notre pays et notre continent de ce fléau », a-t-elle déclaré.

Le président du comité d’organisation, M. Agrignan Yérima, a remercié le Chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé qui a fait de la culture togolaise un champ fertile, propice à l’éclosion des talents capables de développer notre pays dans tous ses aspects. Selon lui, la fête Adossa-Gadao est l’expression forte de l’union sincère de tous les fils de Tchaoudjo sans considération aucune. « Nos pensées vont en toute humilité en vers le chef de l’état, Son Excellence Faure Essozimna Gnassingbé qui a fait de la culture togolaise un champ fertile, propice à l’éclosion de talents capable de développer notre pays dans tous ses aspects. La fête traditionnelle Adossa-Gadao, reste un …de notre histoire, de notre patrimoine et notre façon d’exprimer nos idées. Cette culture trouve ces racines dans un passé très lointain lorsque des immigrants venus du nord, de l’est et de l’ouest se sont établis dans la région comprise entre le mont Malfakassa au sud-ouest, les monts Aledjo dans la chaîne de l’Atakora, jusqu’à Djougou au Bénin. Notre fête pour ainsi dire est l’expression forte, de l’union sincère de tous les fils de Tchaoudjo sans considération aucune. C’est ce qui nous procure enthousiasme, fierté  et assurance de notre marche radieuse vers le lendemain meilleur. En signe de reconnaissance pour la sollicitude et la compréhension que nous avons toujours trouvée auprès des groupes organisés des communautés sœurs résidents résident à Tchaoudjo, je leur présente l’expression de ma gratitude ainsi que félicitation sincère », a-t-il relevé.

Une occasion pour présenter les différents mets à base des prémisses des récoltes. Il est question pour les Tem d’établir un pont lien direct entre le passé et l’avenir. Une richesse culturelle qui contribue au développement socioéconomique. Moment de retrouvailles des Tems de Tchaoudjo, en communion avec leur frère de Fazao, de Krikri, de Djarkpanga et d’Assoli pour redéfinir les bases solides d’une dynamique de développement.

« Tous les Mola d’Assoli d’ici et d’ailleurs sont issus de Gadao, l’ancêtre Mola. Hier nous étions dans l’Assoli pour la fête traditionnelle. Aujourd’hui, nous sommes ici. Nous remercions sincèrement Son Excellence Faure Essozimna Gnassingbé. Nous vous prions de lui transmettre nos reconnaissances pour ces valeurs de paix et nous sommes à l’école de cette paix », a indiqué Ouro-Agoro Bodjo, président des chefs traditionnels de Tchaoudjo.

Le stade de la ville de Sokodé noir de monde pour suivre la danse de couteau. Adossa, évènement culturel qui identifie les Tems, souche Traoré, Issa Bako Touré et autres initiés de Didawourè. Le chef spirituel de Tchaoudjo a vivement appelé les populations et surtout les jeunes, acteur de développement à la cohésion, acceptation mutuelle pour un bon vivre ensemble à Tchaoudjo.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici