La santé est un puissant levier de développement socio-économique et de paix
En effet, la journée mondiale des Toilettes, un événement spécial célébré courant deuxième semaine du mois de novembre, et qui se déroule pendant une période bien déterminée au cours de laquelle on délivre un paquet de services préventifs et promotionnels surtout pour la survie de l’enfant, ne doit pas être la seule occasion pour rappeler combien il est primordial de lutter contre la Défécation à l’Air Libre (DAL).
C’est dans cette optique que l’ONG ALAFIA, avec l’appui financier et technique de l’UNICEF, appuie les Comités d’Assainissement Communaux (CAC) Akebou 1 et 2 à travers la mise en œuvre du projet « Accélération de l’élimination de la DAL et de pérennisation des acquis de l’ATPC dans les communes cibles du Togo ».
À Kabo, localité située à 65km de kougnohou, chef-lieu de la commune Akebou 1, l’équipe des superviseurs de l’ONG ALAFIA, avec le concours du Leader Naturel, a animé une séance de sensibilisation et de partage d’informations avec la communauté dudit village. Une opportunité saisie par l’équipe de journaliste pour recueillir des témoignages et collecter des données sur l’état de la DAL dans ladite localité. Kabo, logé dans le canton de Yalla, est l’une des localités faisant parties des zones où beaucoup de ménages accordaient peu d’importance à la construction de latrines. D’où ne pas posséder de latrines dans leur parcelle et faire leur besoin à l’air libre est sans dédain pour la population du village.
Le CVD de Kabo, Kossi Afoukpakpa a longtemps pratiqué la DAL car c’est la pratique la plus ancienne au monde. « Après avoir fini à construire ma maison, je ne voyais aucune importance de construire une latrine alors que j’avais un grand espace vide derrière ma cour qui pouvait me servir avec ma famille pour la défécation », s’exclame-t-il, avant de préciser que c’était une pratique très courante dans la localité.
Rôle primordial de la sensibilisation
Je prêtais peu d’attention à la sensibilisation des superviseurs de l’ONG ALAFIA qui passaient de temps en temps dans nos villages, et qui font souvent des visites porte-à-porte pour sensibiliser la communauté sur l’importance de l’hygiène et assainissement. « Un jour, je m’étais intéressé à suivre les messages de cette équipe, qui parlait à mes voisins sur le lien qui existe entre la défécation à l’air libre et la dissémination de certaines maladies. Cela m’avait fort intéressé et j’avais pris un peu plus de temps sur le lieu pour bien comprendre leur message », indique-t-il.
C’est à cette occasion que sieur Kossi avait compris qu’il existe un lien entre la défécation à l’air libre et la dissémination de certaines maladies. « Après avoir pris conscience que cette situation me concernait beaucoup et que les enfants étaient les plus exposés, j’ai compris la cause de nos maladies. Ce même jour, nous avions discuté, ma femme et moi, et nous avions décidé de ne plus faire de défécation à l’air libre, de construire une latrine dans notre concession et d’assainir toute la partie de la cour qui était malsaine » déclare-t-il.
Depuis quatre ans, ma famille et mes locataires, nous avons arrêté la défécation à l’air libre pour commencer à utiliser une latrine. « Actuellement, mes enfants et ceux de mes locataires ne tombent pas aussi souvent malades, nous nous sentons à l’aise de marcher dans toute la cour, il n’y a plus toutes ces mouches dans la maison et dans les cuisines. Beaucoup de ménages de la localité ont abandonné la défécation à l’air libre et font des efforts pour la construction de latrines, ou à la limite utiliser celles des voisins en attendant qu’ils trouvent de moyens de se procurer la leur ».
Actuellement, Kossi fait partie des leaders naturels formés par l’ONG ALAFIA et contribue à la sensibilisation d’autres ménages sur la construction de latrines. « Grâce à mes sensibilisations, cinq personnes sur sept que j’ai rencontrées ont déjà construit de latrines et ont abandonné la défécation à l’air libre » se félicite-t-il, ajoutant que le suivi-percutant mené par l’équipe de superviseurs de l’ONG ALAFIA dans les communautés a eu un impact positif dans la vie de gens.
