Pr Ihou Watéba, « Pr Ihou Watéba, « je voudrais préciser qu’il s’agit bien d’une affectation dans le sens du droit, dans le sens des principes de la fonction publique, il s’agit belle et bien d’une affectation administrative pour des besoins de service »

by Fana KADOASSO

Le 20 avril 2023 le Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche par arrêté N°040/2023/MESR/CAB  affecte le secrétaire général du Syndicat de l’Enseignement supérieur du Togo (SEST), le Dr Djifa Ayi Hounsi professeur de l’enseignement supérieur en service à l’université de Lomé pour servir désormais à l’Ecole Nationale Supérieure (ENS) d’Atakpamé pour nécessité de service. Cette affectation jugée légale par les autorités universitaires est cependant contestée et perçue par l’intéressé comme une punition qui n’hésite pas à  aller de médias en médias pour dénoncer cette décision et peindre en noir le ministre. une polémique s’est alors instaurée et chacun y va de son commentaire. Pour tenter d’y voir clair et de comprendre les raisons profondes de cette affectation, afin d’éclairer la lanterne de l’opinion, la rédaction de vision d’Afrique a donné la parole au Professeur Majesté N. Ihou WATEBA, ministre de l`Enseignement supérieur et de la Recherche. Celui-ci sans langue de bois revient sur l’affectation de Dr Hounsi, les réclamations du SEST, le statut d’un enseignant du supérieur, la question des volumes horaires, les cours en ligne etc. vu les réponses pertinentes données par le ministre en charge de l’enseignement supérieur, le journal en ligne, afriquemedia.info, reprend cette interview pour ses internautes. Lisez-plutôt.

Vision d’Afrique (VDA) : Monsieur le ministre, qu’est-ce qui motive cette décision de relever Dr Hounsi Ayi Djifa du personnel de l’enseignement supérieur ?

Ministre Ihou Wateba : Bonjour monsieur le journaliste. Il me plaît ici une fois encore de vous témoigner toute ma gratitude face à cet effort de compréhension que vous menez chaque jour pour étayer les zones d’ombres dans certaines prises de position et dans certains commentaires des citoyens, et qui  malheureusement, par ce que n’étant pas au parfum de la réalité et de la vérité, se livrent à des propos ou à des commentaires désobligeant et emballent les citoyens non avisés.

Sans plus tarder, comme vous l’avez si bien dit il y a un ex enseignant de l’Université de Lomé qui se trouve être le secrétaire général du syndicat des enseignants du supérieur qui fait l’objet d’une affectation sur l’Ecole Normale Supérieure(ENS) d’Atakpamé. Je précise que cet enseignement était un enseignant de l’Université de Lomé plus précisément de la faculté des sciences, et qui aujourd’hui se trouve affecté à l’Ecole Normale supérieure d’Atakpamé en qualité d’enseignant de science physique. Ce qui est d’ailleurs sa spécialité. Il n’a jamais enseigné quelque chose d’autre que les sciences physiques. Il est physicien. Donc suite à cela il y a eu beaucoup d’interprétations, beaucoup de mensonges surtout et il était important d’éclairer la lanterne de plus d’un.

La motivation de l’affectation de cet enseignant à l’ENS,  je voudrais préciser qu’il s’agit bien d’une affectation dans le sens du droit, dans le sens des principes de la fonction publique  et c’est sur les médias que nous avions appris qu’on a fait une affectation punitive. Je ne sais si ça existe.

Il s’agit belle et bien d’une affectation administrative pour des besoins  de service. Donc, cet enseignant aussi a été affecté suite au besoin exprimé par le directeur général de l’ENS qui était à la recherche d’enseignant de qualité. De plus, pour affecter des gens il faut bien voir qui sont ceux qui sont plus utiles dans les universités et ceux qui le sont le moins.

Il s’est avéré que monsieur Hounsi a brillé par le fait qu’il ne remplissait pas ces heures statutaires (en guise de rappel, un enseignant, maître assistant de son Etat doit remplir au minimum 240 heures statutaires d’enseignement dans une année et monsieur Hounsi ne remplissait même pas 50% de ses horaires statutaires pendant longtemps). Il faisait partie des enseignants éligibles à être affecté pour aller servir ailleurs. Il n’est pas le seul dans le cas, ils sont nombreux et je crois que dans les jours à venir si ces enseignants ne se ressaisissent pas et continuent à manquer à leurs obligations statutaires, des réajustements s’imposeront.  Donc son affectation est motivée par le manquement dans ses heures statutaires et sur le principe de servir partout où besoin est.

Dans sa déclaration en date du 13 mai, le SEST appréhende cet arrêté comme une sanction infligée à son Secrétaire général car intervenant après une déclaration des droits acquis que refusent selon eux de mettre en œuvre les autorités universitaires publiques du Togo, qu’en dites-vous  ?

J’ai écouté avec stupéfaction les déclarations de cet enseignant qui estime que le syndicat considère cette affectation comme punitive par ce que ce dernier a osé prendre la tête d’une colonne d’enseignants pour revendiquer leurs droits. Je l’ai dit déjà c’est archi faux, il ne s’agit pas d’une affectation punitive. C’est une affectation administrative basée sur les critères de rentabilité. Un des critères, et de loin le plus important était l’accomplissement des heures statutaires. Monsieur Hounsi n’était pas du tout un modèle dans ce sens et il a été nécessaire vu que le besoin était là de choisir parmi ces enseignants indélicats. Il est le premier de la liste de ces enseignants qui manquent royalement à leurs obligations. Je rappelle que plus de 90% des enseignants du supérieur ne remplissent pas leurs heures statutaires, ce qui représente pour le ministère, un manque à gagner annuel de 3 à 6 milliards de nos francs. Évidemment, quand un véhicule sans assurance est celui-là même qui fait le plus de bruit dans la circulation, il se crée plus de chances d’attirer l’attention du gendarme.

Pr Majesté N. Ihou WATEBA, ministre de l`Enseignement supérieur et de la recherche

Un enseignant d’université qui devient un enseignant de l’Ecole Normale Supérieure, aura -t-il les compétences nécessaires pour les résultats escomptés dans l’excellence recherchée et exprimée par le gouvernement à travers plusieurs projets et programmes vu que les matières enseignées à l’université ne sont pas forcément ceux enseignées à l’ENS ?

Je voudrais d’abord préciser que l’ENS est une école d’enseignement supérieur, donc n’enseigne à l’ENS que des professeurs de l’enseignement supérieur. C’est à dire ceux qui sont dotés des connaissances nécessaires  et qui sont qualifiés pour enseigner dans le supérieur, et L’ENS est logée à la même enseigne que les universités.

Maintenant revenons sur les attributs ou du moins les qualifications des enseignants du supérieur. Quand un enseignant est recruté dans l’enseignement supérieur, le motif de l’affectation dit très bien que la personne est un professeur de l’enseignement supérieur et mis à la disposition du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche. Nul part il est mentionné qu’il est enseignant universitaire comme l’invente le sieur Hounsi. Cette terminologie n’existe nulle part. Et c’est le ministère de l’enseignement supérieur qui décide de son affectation soit dans une université, soit dans une direction du ministère, soit dans un organe de recherche ou à l’école normale supérieure d’Atakpamé. Donc l’Ecole Normale supérieure d’Atakpamé ne reçoit que les enseignants du supérieur affectés par le ministère une fois qu’ils sont mis à la disposition du ministère de l’enseignement supérieur. De plus, tous les enseignants de l’ENS passent les mêmes grades du CAMES que ceux des universités. Le sieur Hounsi fait partie des débutants dans la carrière des enseignants du supérieur. Il est maître assistant alors qu’à l’ENS, il y a éminemment plus gradé du CAMES que lui qui sont maîtres de conférences (MC). Ces MC peuvent aussi enseigner à l’université de Lomé ou de Kara si le besoin se fait sentir. Donc aller à l’ENS ce n’est pas de la rétrogradation, comme veut nous faire croire le sieur Hounsi.

Quel est le fondement juridique de cette décision ?

Le fondement juridique de cette décision relève des attributions du ministre. Donc, tous les enseignants y compris moi-même, sommes nommés enseignants du supérieur et mis à la disposition du ministère de l’enseignement supérieur. C’est alors que le ministre, en fonction des besoins des différents départements, affecte un enseignant là où le besoin est.

Les membres du SEST font une analogie à tort ou à raison avec une décision similaire prise à l’encontre d’un dès leur en 2020 l’ayant privé de 10 mois de salaire, est-ce qu’il n’est pas temps de revoir les textes en introduisant les ramifications nécessaires pouvant situer clairement le statut d’un enseignant du supérieur en lien avec un enseignant des écoles comme l’ENS ou de la fonction publique tout simplement ?

L’enseignement supérieur est bien gouverné.  Le premier contrat que les enseignants ont avec les institutions de l’enseignement supérieur c’est le remplissement de leur charge statutaire. C’est- à- dire bien enseigné et faire les évaluations et ce n’est qu’après que les questions corporatistes peuvent être évoquées.

Mais quand vous devenez un enseignant indélicat en ce sens que vous  manquez à vos obligations et que vous faites du bruit on s’intéresse à vous en premier puisque aujourd’hui je peux vous dire que près de 90% des enseignants ne remplissent pas leurs heures statutaires et c’est un gros manque à gagner pour l’Etat Togolais ou la perte sèche est évaluée chaque année entre 3 à 6 milliards de FCFA. Comment vous pouvez comprendre que dans certains spécialités le nombre d’enseignants dépasse largement le nombre d’heures à enseigner et finalement les gens ne font plus leur travail et ils laissent plutôt leur travail aux assistants, au plus jeunes, alors que cela relève de leurs devoirs. Et nous pensons que ce sont des situations qu’il faut rapidement revoir et leur trouver des solutions. Cet enseignant dont vous avez parlé a été effectivement affecté comme c’est le cas de monsieur Hounsi et il lui revenait maintenant d’aller faire ces démarches au niveau de la fonction publique pour avoir ces droits. Maintenant si l’enseignant affecté refuse d’aller à la fonction publique pour faire ses démarches pour avoir son salaire, ce n’est pas étonnant qu’il se retrouve dans une situation durable sans salaire. Mais je précise que cet enseignant a pris conscience du problème et aujourd’hui je crois bien que d’autres chances lui ont été accordées pour poursuivre sa carrière dans les universités et je crois qu’il se comporte très bien et actuellement il est irréprochable. Il travaille très bien et c’est ce que nous attendons de tous les enseignants.

Ou en est-on avec les revendications relatives à la cessation des cours en ligne ,au paiement des droit inhérents à l’augmentation des salaires par le Président de la République à hauteur de 5% depuis janvier 2020 et de 10¨% pour compter de septembre 2022,le versement des retenue de 4mois de revalorisation opérée au titre de l’accord du 6 aout 2019 ?

Ca fait rire parce que cette histoire date de deux ans 8mois aujourd’hui. Depuis notre prise de fonction il y a eu des velléités, des menaces de grèves, des revendications et je ne veux pas revenir sur le détail mais l’ensemble des revendications ont été satisfaites à 100%  depuis 2020. Aujourd’hui, si un syndicaliste continue à revendiquer cela, c’est qu’il ne sait pas de quoi il parle et n’est pas au parfum de la réalité,. On n’est pas des ventilateurs à discuter et revenir à la case de départ sur les choses. Il faut avancer. .

L’agenda d’un ministre est très serré et donc quand on accorde un temps a des gens avec qui on discute pendant un moment et qui  ne veulent pas comprendre. Vous convenez avec moi qu’on passe à autre chose. Donc cette question a été complètement et totalement vidée. Maintenant. Quand vous attendez les propos de monsieur Hounsi, il ne parle plus de revendications pécuniaires mais des cours en ligne. C’est complètement ridicule et je préfère ne pas avoir à m’exprimer sur ce que je pense sincèrement de ce monsieur.

Les universités et les écoles normales supérieures ont à leur sein ce que nous appelons les conseils et les comités scientifiques et pédagogiques qui sont là pour scruter et regarder ce qui est bien ou non. Concernant les cours en ligne ça fait partie des attributions de ces conseils qui font des propositions au ministère. Les vraies motivations du SEST sont pécuniaires et je suis bien placé pour vous dire que des fonctionnaires se plaignent de leur salaire par rapport à la vie chère, on peut le comprendre, mais pas les enseignants du supérieur. Les mesures sociales du Président de la République visent les couches défavorisées. Les enseignants ont eu leur part. Qu’ils apprennent à dire merci… .

Pour la question de prise de fonction du sieur Hounsi à l’ENS, c’est son choix et il ne me revient pas de le commenter. Les structures compétentes prendront leurs responsabilités.

       Afriquemedia.info/Source : Vision d’Afrique-mediatopnews.tg

 

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