Mali/Les 49 soldats ivoiriens graciés par le colonel Assimi Goïta : Faure Gnassingbé a réussi le pari d’une bonne médiation

by Fana KADOASSO
0 comment
Spread the love

Le président de la transition du Mali, le colonel Assimi Goïta, a accordé ce vendredi 6 janvier la grâce présidentielle aux 49 soldats ivoiriens arrêtés en juillet et condamnés ensuite par la justice malienne, selon un décret. Le dénouement de cette crise qui empoisonne les relations régionales est le fruit de la médiation togolaise portée par le président Faure Gnassingbé. Robert Dussey, le ministre des Affaires étrangères du Togo, qui est au centre de cette médiation, a réagi sur RFI peu après l’annonce.

Les 49 soldats ivoiriens détenus au Mali depuis le 10 juillet 2022 ont finalement été graciés par le président du Mali, le Colonel Assimi Goïta. Ce 6 janvier 2023, après le ballet diplomatique, les 46 soldats ivoiriens incarcérés au Mali ont été libérés. L’annonce est tombée dans la soirée ce vendredi, via le communiqué n°43 de la transition malienne, lu sur les ondes de la télévision nationale. Dans un décret, le colonel Assimi Goïta accorde sa grâce avec remise totale de peine aux 49 soldats ivoiriens qui avaient été condamnés la semaine dernière à de très lourdes peines.

Dans ce communiqué, le gouvernement dit son « attachement […] à la préservation des relations fraternelles et séculaires » avec les pays de la région en particulier avec la Côte d’Ivoire. Comme le dit ensuite le texte, la dynamique a été créée le 22 décembre dernier par la visite à Bamako d’une délégation importante de Côte d’Ivoire et la signature d’un mémorandum. Le gouvernement malien félicite à ce sujet le président togolais Faure Gnassingbé pour son implication dans la médiation. Ce dernier s’était rendu mercredi à Bamako pour un tête-à-tête avec Assimi Goïta.

Sur les 49 condamnés de la semaine dernière, trois ont été libérés en octobre. Il en reste donc 46 qui doivent apprendre la nouvelle ce soir avec beaucoup de soulagement dans leurs prisons de Bamako. On ne connait pas encore les modalités précises de leur libération qui devrait découler de cette grâce présidentielle.

Tractations diplomatiques

On connaît en revanche quelques détails sur ce qui a précédé cette annonce. Lorsque le président togolais Faure Gnassingbé arrive à Bamako mercredi pour un entretien en tête-à-tête avec le colonel Assimi Goïta, il obtient quasiment la grâce présidentielle pour les 49 militaires ivoiriens, rapporte le correspondant régional de Rfi, Serge Daniel. Mais un grain de sable se glisse : Bamako demande une dernière garantie. Faure Gnassingbé prend son avion, fait escale à Abidjan, rencontre le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara. Ce dernier donne les dernières garanties. L’affaire est quasiment dans la poche.

Le film de six mois de crise

Le 10 juillet 2022, les autorités maliennes procèdent à l’arrestation de 49 militaires ivoiriens sur le tarmac de l’aéroport de Bamako. La tension monte d’un cran lorsque la junte accuse explicitement ces soldats ivoiriens d’être des mercenaires armés, qui ont pour objectif de déstabiliser voire de renverser le gouvernement de transition.  Abidjan dément fermement et assure que ces soldats étaient en mission pour l’ONU, dans le cadre d’opérations de soutien logistique à la Minusma. Mais l’affaire vire à la crise diplomatique quand les soldats sont officiellement inculpés, puis écroués à la mi-août.

La libération des trois femmes de l’unité militaire début septembre laisse entrevoir un temps une sortie de crise, mais les négociations dont rien ne filtre, patinent. De hautes personnalités de l’État ivoirien comme le chef de cabinet de la présidence, Fidèle Sarassoro – sont dépêchés à Bamoko. L’affaire s’invite à la tribune new-yorkaise de l’Assemblée générale de l’ONU, en marge de laquelle le secrétaire générale de l’institution demande « la libération immédiate » des soldats. La Cédéao finit par lancer un ultimatum aux autorités maliennes, brandissant la menace de sanction.  Après six mois d’absence, les militaires pourraient retrouver la Côte d’Ivoire, aujourd’hui, en fin de journée.

Une grâce plaidée par Faure Gnassingbé

Cette grâce présidentielle « est le début du processus de réconciliation » Le principal médiateur dans cette crise est le Togo et son ministre des Affaires étrangères Robert Dussey. Il va de soi que dans les heures qui viennent, les 46 soldats vont retrouver leurs familles en terre ivoirienne

Interrogé par Christophe Boisbouvier de Rfi, le ministre Robert Dussey estime que c’est un ouf de soulagement, «c’est un soulagement pour tous les peuples ouest-africains» À Lomé, on reste modeste note le correspondant de Rfi sur place, Peter Sassou Dogbé, malgré l’implication de la diplomatie togolaise et du chef de l’État, Faure Gnassingbé qui a effectué un marathon, Lomé-Bamako, Bamako- Abidjan. Au cours de ce voyage express dans les deux capitales, il a insisté sur la nécessité d’avancer sur ce dossier devenu un caillou dans la chaussure de toute la sous-région. Lomé doit se réjouir des fruits de sa médiation.

On se souvient que le 3 septembre dernier, les trois femmes militaires libérées pour raison humanitaires étaient passées par Lomé avant de rentrer en Côte d’Ivoire.

 

Related Articles

Laisser un commentaire

Are you sure want to unlock this post?
Unlock left : 0
Are you sure want to cancel subscription?
-
00:00
00:00
Update Required Flash plugin
-
00:00
00:00