Le ministre Robert Dussey rassure sur RFI que « le Togo est bel et bien une démocratie »

by Fana KADOASSO
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Le XVIIIe Sommet de la Francophonie s’est terminé dimanche 20 novembre à Djerba, en Tunisie. Il a réuni pendant 48 heures les chefs d’État et de gouvernement des 88 États membres de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Le Togo a pris une part active à ce sommet par la présence effective de son Président de la République M. Faure Essozimna Gnassingbé. À l’issue du sommet, plusieurs textes ont été adoptés, parmi lesquels la « Déclaration sur la langue française dans la diversité linguistique de la Francophonie ». Un document dans lequel les signataires s’engagent à promouvoir davantage l’usage du français dans l’espace francophone et au-delà. Sur le continent africain, certains pays ont rejoint le Commonwealth, organisation anglophone, tout en conservant leur place au sein de la Francophonie. C’est le cas récemment du Togo. Dans un entretien qu’il a accordé à rfi.fr à Djerba, le ministre des Affaires étrangères, de l’intégration régionale et des Togolais de l’extérieur, Pr Robert Dussey revient sur plusieurs questions de politique extérieure (la présence des soldats togolais sur une partie du territoire burkinabè ou encore la médiation en cours entre le Mali et la Côte d’Ivoire). Lisez.

RFI : Votre pays, le Togo, a récemment choisi de rejoindre le Commonwealth tout en conservant un pied dans la Francophonie. D’abord, pourquoi ce choix ?

Robert Dussey : Ce choix se justifie par plusieurs raisons. D’abord, sur un plan historique. N’oubliez pas qu’une partie du Togo est rattachée au Ghana. Certains Togolais aujourd’hui se retrouvent Ghanéens. Donc, c’est la même culture que vous trouvez à la fois au Togo et au Ghana. Sur un plan linguistique, parce qu’ils sont Ghanéens aujourd’hui, mais Togolais d’origine, en dehors des langues locales, ces populations togolaises parlent l’anglais. Ce qui fait que par jour, à peu près, vous avez des milliers de Togolais qui traversent pour le Ghana pour plusieurs raisons : certains vont à l’école, ils font du business, etc. Et plusieurs Ghanéens qui entrent ici au Togo pour la même chose, et vice-versa. Au niveau de la frontière, nous avions plus de 100 000 Togolais et Ghanéens qui traversent à tout moment. Pour ces raisons historiques, culturelles, démographiques, on peut comprendre aisément que le Togo puisse rejoindre le Commonwealth, tout en mettant l’accent sur un avantage économique important parce que le Commonwealth est l’un des grands réseaux diplomatiques du monde. Et donc, le gouvernement togolais a souhaité aussi être membre du Commonwealth, et c’est ce qui a été fait le 25 juin passé, à Kigali.

Très concrètement, à quelles retombées économiques vous vous attendez avec cette intégration du Commonwealth ?

Sur un plan économique, les retombées sont nettes. D’abord, par la diversification de nos économies, par les accords bilatéraux que nous sommes en train de préparer pour signer avec plusieurs pays du Commonwealth. Les retombées seront réelles pour l’économie togolaise par le biais des hommes d’affaires, des petites et moyennes entreprises togolaises qui ont des facilités de signer des accords bilatéraux très rapidement et plus facilement avec les pays du Commonwealth, et faire évoluer notre économie togolaise. Nous avions un programme national de développement. Ce programme national de développement a des priorités dans le domaine agricole, la transformation agricole, le Togo qui doit être un hub pour la sous-région. Et cela ne peut se faire sans qu’il y ait un deal, ce qui est un anglicisme maintenant, entre les hommes et les femmes d’affaires togolais, avec les entreprises du Commonwealth qui sont des entreprises, il faut le reconnaitre, les plus dynamiques au monde aujourd’hui.

Je voudrais revenir avec vous aussi sur une question politique intérieure après les réformes de 2020 au Togo. On constate que l’opposition a de plus en plus de mal à se faire entendre ou en tout cas à organiser des meetings en raison notamment de l’état d’urgence lié au Covid-19. Aujourd’hui, est-ce qu’on peut dire que le Togo est encore une démocratie, est-ce que le pluralisme politique est encore possible au Togo ?

Chère madame, le Togo est bel et bien une démocratie. Je crois qu’il faudrait dépasser certaines appréhensions qu’on a sur le Togo. L’année prochaine, il y aura les élections régionales, il y aura les élections législatives. En 2025, il y aura les élections présidentielles au Togo. Le rythme politique électoral est respecté au Togo, tous les cinq ans. Donc, je vous prie de ne pas avoir des préjugés et des clichés sur le Togo. Le Togo est bel et bien un État démocratique et le président de la République, Faure Gnassingbé, travaille pour cela.

Mais, justement, à l’approche de ces échéances électorales, ce n’est pas problématique que l’opposition ne puisse pas se réunir, organiser des meetings avec ses partisans ?

Il ne faudrait pas s’inquiéter pour cela, c’est-à-dire que ce sont des mesures qui ont été prises pendant le Covid, comme un peu partout. Bientôt, vous verrez que les autorisations seront données dès lors que le ministère de l’Administration territoriale a la garantie que les procédures seront respectées, etc.

L’état d’urgence sera levé avant ces scrutins ?

Vous aurez le résultat au moment venu, mais pour moi, ça va de soi.

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